Bunia en crise : Le maire impose des amendes, mais oublie la base du problème, regrette Xavier Assani
Le commissaire supérieur principal Jean-Bosco Mbuyi Nkola, maire de Bunia, a récemment déclaré avec fermeté : « Devant ta maison et ta boutique, s'il y a des immondices, nous allons fermer cela et nous allons taxer une amende transitionnelle, allant de 1 000 à 5 000 dollars. Cela n'existe pas, mais nous allons le faire pour contraindre la population à comprendre que ce qu'ils sont en train de faire est une bonne chose. J'ai une brigade de jeunes pour veiller sur cela. »
Cette annonce a suscité une vive réaction de la part de plusieurs citoyens et acteurs locaux, dont Xavier Assani, qui rappelle avec justesse :
« Avant d'exiger des amendes à la population de Bunia, le maire de la ville devrait d'abord commencer par nous dire où ces immondices doivent être déchargées. »
Ce pendant, il souligne aussi que « nous n'accepterons pas des taxes exorbitantes comme il l'a annoncé, non réglementaires et non conventionnelles. C'est une violation de la loi. »
La controverse met en lumière un problème fondamental : la gestion des déchets à Bunia reste encore floue, sans infrastructures claires ni solutions durables. Imposer des sanctions sans offrir d’alternatives concrètes risque de créer frustration et incompréhension au sein de la population.
« Les autorités doivent éviter une gestion spectaculaire sur des grandes questions comme celle-là, qui aujourd'hui est un grand défi de la salubrité de notre ville », conclut Xavier Assani.
La salubrité urbaine ne peut être imposée par la seule peur d’amendes, mais doit s’appuyer sur la transparence, la concertation et des infrastructures adaptées. Le maire Jean-Bosco Mbuyi Nkola a ouvert un débat crucial, mais pour que Bunia avance, il faudra d’abord bâtir des solutions concrètes, acceptées et comprises par tous. Sans cela, la colère des citoyens risque de grandir, et la ville restera prisonnière de ses immondices.
La fermeté du maire face aux immondices est une étape, mais sans une stratégie claire et une communication transparente, la population de Bunia pourrait bien rejeter ces mesures, au risque d’aggraver la crise sanitaire et sociale.
Elias Lwayivweka Freelancer
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