Ituri : « Le gouverneur bouffe un peu et laisse une partie à la population », le député Kaliomo accuse-t-il Luboya de quelque chose ?

 

Dans une vidéo devenue virale sur la toile, on voit le député national Kakule Kaliomo Deogratias, élu de la ville de Bunia, afficher clairement ses ambitions pour succéder au lieutenant-général Luboya Nkashama Johnny, une fois l’état de siège levé. Il appelle même les Ituriens à soutenir le gouverneur militaire qu’il considère comme un modèle de gestion de la chose publique.

Cependant, dans son discours, visiblement devant des fidèles d’une église, l’élu de Bunia a tenu des propos controversés qui suscitent des interrogations.

Il affirme en swahili que : « gouverneur ana kulaka kidogo, ingine ana atchiya population », entendu par là : « le gouverneur bouffe un peu et laisse une autre partie à la population ». Cette phrase résonne dans de nombreuses têtes comme une accusation indirecte portée à l’endroit de l’autorité provinciale.

L’attitude du député Kakule Kaliomo Deogratias à l’égard du lieutenant-général Johnny Luboya N’kashama est complexe et nuancée. D’une part, il manifeste un soutien public fort, valorisant le gouverneur comme un modèle de gestion, ce qui traduit une forme d’allégeance politique et une volonté de s’inscrire dans la continuité de son action. Ce soutien peut être interprété comme une stratégie politique visant à s’aligner avec une figure militaire puissante et respectée, afin de renforcer sa propre légitimité et ses chances de succéder à ce poste clé.

D’autre part, l’expression ambiguë sur la répartition des « parts » entre le gouverneur et la population laisse entrevoir une critique implicite, voire une mise en garde sur la nécessité d’une gestion plus équitable et transparente. Cela suggère que, malgré son admiration affichée, le député reste conscient des attentes et des frustrations de la population face à la gouvernance actuelle.

Ainsi, l’« amour » du député pour le gouverneur militaire semble être autant politique que pragmatique : il reconnaît les qualités et le leadership de Johnny Luboya, tout en gardant une certaine distance critique nécessaire pour se positionner comme un futur acteur capable de répondre aux aspirations populaires. Ce double jeu reflète la complexité des relations politiques en Ituri, où le soutien affiché peut coexister avec des réserves et des ambitions personnelles.

Rédaction